Histoire
Posted on mars 12th, 2011 by alagouttedor
La Goutte d’Or
Goutte d’Or (rue de la)
Les « Messieurs de Saint Lazare » ouvrirent sur leurs terres, vers 1720, un sentier destiné à relier le faubourg de Gloire (rue Marx Dormoy) à la rue des Poissonniers. On l’appela en 1814, le chemin du hameau de la Goutte d’Or et c’est celui que découlent les rues de la Goutte d’Or et Jessaint.
Les vignes de la Goutte d’Or
L’appellation Goutte d’or existait déjà en 1474 ; elle venait soit d’un lieu dit où l’on cultivait la vigne, soit de l’enseigne d’un cabaret débitant un vin blanc cultivé à cet endroit.
Ce cru fut très réputé. On conte que sous le règne de Saint Louis, à la suite d’une grande beuverie, il fut classé troisième (« roi des vins »), après un vin de Chypre (« pape des vins ») et de Malaga (« cardinal des vins »).
La ville de Paris avait coutume au Moyen Age d’offrir chaque année au roi de France, au jour d’anniversaire de son couronnement, quatre muids de vin de la Goutte d’Or.
Une propriété appelée la Goutte d’Or existait, en 1764, à l’angle des rues des Poissonniers et d’une rue qui était soit, la rue de la Goutte d’Or, soit la rue Polonceau.
Le hameau de la Goutte d’Or
La région limitée par les rues de la Goutte d’Or, des Poissonniers, Richomme, Cavé et Affre, était occupée par une butte couronnée par 5 moulins entre 1750 et 1820 environ.
Un hameau se forma vers 1814, sur le versant sud de cette butte. Son existence fut sans doute due à une nitrière artificielle, dite la Nitrière des Cinq-Moulins, installée vers 1787, dans le triangle compris entre les rues de la Goutte d’Or, des Poissonniers et le boulevard Extérieur, et qui fournissait du salpêtre à la régie des poudres de l’État.
Le hameau touchait, à l’est, un autre petit hameau situé entre les rues de la Charbonnière, de Jessaint et le Boulevard. C’était le hameau Saint Ange, créé aussi vers 1815. Son nom était celui du premier propriétaire du terrain, Trutat de Saint-Ange.
Château Rouge
42 à 54 rue de Clignancourt
Emplacement du Château Rouge, édifié en 1780, en bordure de lac haussée de Clignancourt, par un sub-délégué de l’intendance de Paris nomé Christophe. C’était une belle demeure, en brique et en pierre, située au milieu d’un vaste parc. L’ensemble couvrait un emplacement que délimiteraient de nos jours les rues Doudeauville, des Poissonniers, Christiani et Ramey.
La légende y situait un pavillon qui aurait abrité les amours de Henri IV et de Gabrielle d’Estrées, ce qui est un non-sens.
Le Roi Joseph, frère de Napoléon, qui avait été mis, fin mars 1814, à la tête des troupes chargées de la défense de paris, installa au premier étage du Château-Rouge son poste de commandement et le conseil de défense. Lorsque celui-ci lui fit connaitre, le 30 mars, que toute résistance était inutile, le roi Joseph autorisa « M. le Maréchal de Trévise et M. le Maréchal Duc de Raguse à entrer en pourparlers avec le prince de Schwartzemberg et l’Empereur de Russie qui sont devant eux », et il partit pour Blois rejoindre l’Impératrice.
Cette propriété appartenait alors à Jean Feutrier, directeur des Contributions du département de la Seine ; il mourut en 1814 et sa femme en 1816. Après leurs enfants, elle devint, en 1843, la propriété d’une ancienne marchande de toilette, Mlle Ozanne, dont les héritiers la vendirent, en 1844, à une société qui devait la lotir et percer les rues du Château-Rouge (Poulet), Frédéric (Myrha), Neuve-de-Clignancourt (de Clignancourt), et Charles-Henri (section de la rue Custine).
Il n’en restait plus, en 1845, que la partie centrale du pavillon qu’acheta un M. Boboeuf. Il y installa un bal public, un bal champêtre, le bal du Château-Rouge ou du Nouveau-Tivoli, très en vogue de 1848 à 1864.
Ce fut dans les jardins de ce bal qu’eut lieu , le 9 juillet 1847, le premier de ces banquets « réformistes » d’où devait naitre la révolution de février 1848 ; il était organisé par le citoyen Sargi, commissaire du club de La Montagne ; 1200 personnes y assistèrent, dont 86 députés ; le retentissement de cette réunion fut considérable.
Le Château-Rouge fut sous la commune le siège du « Comité du Dix-Huitème » qui y enferma et y jugea les Généraux Leconte et Clément Thomas le 19 mars 1871 (rue du Chevalier-de-La-Barre).
Le bal du Château-Rouge ferma ses portes en 1882 et fut démoli pour édifier des maisons uniformes aux numéros 42 et 54 de la rue de Clignancourt, et 7 et 13 bis de la rue Custine.